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Les sportifs, ils meurent ou pas ?

Reuters, dont l’indépendance ne fait maintenant aucune espèce de commencement de début de doute, nous gratifie d’un de ces fameux « fact checks » qui s’avèrent cruellement faux, lorsqu’on laisse le temps faire son petit travail de décapage et révéler la vérité cachée sous la fange.

Mythe

La technique de « fact-checking » utilisée est bien établie. Elle consiste dans un premier temps à raconter n’importe quoi, du genre « c’est pas vrai, vu que il y en a qui ne sont pas inscrits à la FIFA » :

Il n’est pas tout à fait clair si la journalesque essaie de suggérer que si on n’est pas inscrit à la FIFA, on n’est pas footballeur ou bien qu’on n’est pas vraiment mort. S’ensuit une longue liste des sports identifiés grâce à un véritable travail de fourmi. Cela va du ping-pong à la pêche à l’huître. Ouf, nous voilà rassuré, c’est pas que les footballers qui meurent.

Ensuite s’ensuit une longue litanie d’arguments divers et variés. Il y a la citation d’un porte-parole d’une association de Rugby (que certains font l’erreur de ne pas confondre avec le football, un vrai piège que notre journaleux a soigneusement su éviter). Il y a une longue liste sans fin des associations dûment acronymisées contactées sans succès par Reuters. Pourquoi se vanter que personne ne retourne leurs coups de fils ?

Pour faire sérieux, Reuters inclut aussi plein de chiffres, ici par exemple le 108 dans le titre. En fait, la valeur correcte serait 547, mais bon, ça change tous les jours. Il y a du 12, il y a un assez joli 12050 qui fait bien le taf.

Une fois le lecteur bien embrouillé dans ce tourbillon d’inanités, il suffit de conclure par un véhément « il n’y a aucun indice » asséné avec la virulence d’un bonimenteur de supermarché :

C’est donc un bien beau travail de qualitay, qui ne manquera pas de convaincre tout lecteur au Q.I. d’huître, et de faire vomir les autres.

Réalité

Déjà, si on s’appelle Real Science, c’est que c’est du sérieux. C’est pas un nom de foutraque comme Reuters. Ensuite, il y a un graphique. C’est important, les graphiques.

Celui là combinant le rouge et le bleu, on pourrait croire à des résultats d’élections américaines, avec un net avantage aux démocrates. Ça, ça serait vraiment ennuyeux, vu l’épidémie de FJB dans la population, et de sénilité galopante chez les présidents américains depuis un an.

Heureusement, il ne s’agit que de l’évolution du nombre de morts chez les sportifs. La méthodologie est simple : lire tout Internet à la recherche d’annonces de décès, et ensuite cataloguer tout ça. Du coup, on a les sources, et on peut vérifier si Reuters nous a raconté des carabistouilles (opinion : voui).

Rechercher les gens qui font rien qu’à mourir sans raison, c’est devenu un tout petit peu un sport récemment. Peut être parce que ça a finir par se voir que les gens mouraient plus qu’avant.

D’autres sites observent la même chose, mais bizarrement, ne font pas la même analyse « Tout va très bien madame la Marquise » que Reuters. Peut être parce que certains sont des docteurs ou travaillent dans les assurances, et du coup au lieu de confondre football et Rugby, ils comparent le même sport d’une année à la suivante ?

Mais là encore, on a un fouillis de chiffres. C’est énervant, à la fin, toutes ces données qui donnent raison aux fact-checkés.

Notre verdict : Reuters risque beaucoup moins de se faire censurer par Fakebouc. C’est parce qu’ils sont dans le camp du bien. En plus, ces sites qui profitent honteusement de la détresse des familles de footballeurs pour faire le buzz, c’est très limite, moralement parlant.

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2 Comments

  1. Ping :Le biais de Wikipedia mis en évidence - Antimythe

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